16 octobre. On se réveille dans notre petite chambre pas belle mais sympathique de La Tramontane, frais et dispos pour la journée qui commence. On se dit qu'on est chanceux d'être là pis de vivre ça ensemble. On s'aime ben, mon papa pis moi.
On s'est donc rendus à la réception pour remettre nos clés et faire le check-out. La jolie Béatrice, toujours aussi agréable, s'est informée de nos projets pour la journée : on s'en allait à Nice. Je lui ai dit que je pensais longer la côte, passer par Marseille, Toulon, St-Tropez, Cannes puis Nice. On s'attendait à faire de la route pas mal toute la journée et faire plein de petits arrêts. Béatrice, elle avait d'autres projets pour nous. Elle nous a dit que tant qu'à prendre notre temps, on devrait passer par la route au nord, dans les Gorges du Verdon. Que de l'eau, on allait en voir tout plein en Grèce. Qu'on est cent fois mieux de rouler dans les montagnes si on veut en avoir plein la vue.
Ça n'a pas pris plus ça pour nous convaincre. Et elle avait raison, la madame. Sitôt arrivés dans le Parc Naturel Régional du Verdon, on capotait. Les petites routes sinueuses dans la végétation luxuriante des montagnes, les vues incroyables, les formations rocheuses qui n'ont pas d'bon sens... Le tout avec pour trame sonore le bande originale du film Across the Universe. Wow. Mon père me disait que j'étais chanceuse d'avoir toute la vie devant moi. Que des paysages comme ça, j'pourrais m'en remplir la tête à l'infini. Que s'il avait su que l'Europe était aussi belle, il serait venu ben avant. Que c'est pas exactement comme sur les photos, comme il le pensait.
On s'est arrêtés dans un petit village dans le parc pour manger, y'avait pas beaucoup de gens. La saison touristique était terminée. Y'avait une boutique style brocante, mais elle était fermée. Mon père était déçu. Mais c'pas grave, la petite ville, Castellane, était si jolie. On a mangé à l'Idéal Bar avec une vue sur une chapelle, Notre-Dame-du-Roc, perchée sur une falaise.
Notre route s'est continuée et juste à la sortie du parc, on est arrivés dans la charmante ville de Grasse. C'est probablement la ville la plus labyrinthique que j'ai connue de ma vie. Voici la carte de Grasse :
On s'entend tu que... tu te trompes pas de chemin, mettons. La ville, reconnue pour ses multiples parfumeries, est située en hauteur et à certains endroits offre une vue sur la Méditerranée. Cute. On a donc réussi à passer au travers sans trop se perdre, peut-être qu'on est passés dans deux-trois one-way à sens inverse, mais personne ne s'en est rendu compte. Pas même nous!
À peine une demi-heure plus tard, on se baladait sur la plage à Cannes. Juste pour dire qu'un jour dans ma vie, j'étais assez jetset pour être à Cannes. Faut dire aussi que j'espérais en secret croiser Ryan Gosling. J'me suis jamais fait aller la visualisation positive aussi fort que ça. Malheureusement, ça n'a pas vraiment fonctionné. On s'est donc promené, on a pris des belles photos, on a profité du soleil, puis on a repris la route. Il nous restait environ une heure à faire avant d'arriver à Nice.
Le soleil était sur le bord d'aller se coucher quand on est finalement arrivés. On avait loué une chambre privée dans ce qui semblait être un hybride entre une auberge jeunesse et un môtel, un peu comme tous les autres hébergements qu'on avait eu jusqu'à maintenant - ou presque. T'sais, le genre de chambre jolie et très propre, mais tellement petite et drôlement faite qu'elle devient un casse-tête : pour ouvrir l'armoire, il faut d'abord fermer la porte de la salle de bain, faire un pas en arrière, ouvrir la fenêtre, tasser la chaise, faire trois tours sur soi-même et gosser un peu après la poignée. J'te laisse imaginer ce qu'il fallait faire pour ajuster la climatisation... Haha!
Ce qui était vraiment cool de cette chambre là, c'est qu'on avait une vue drette sur la "plage" (c'était plus des petits cailloux que du sable) et sur la mer Méditerranée. On a donc eu droit au coucher de soleil sur l'eau. Mwow. C'était beau. Il commençait à se faire tard, on a donc marché un brin pour trouver un petit resto. Papa a mangé des pâtes au "pistou". Il se sentait rock'n'roll d'essayer quelque chose qu'il ne connaissait pas. Pis finalement, du pistou, c'est du pesto. On a ri. Le propriétaire du restaurant était super sympathique. On a jasé avec lui avant de retourner à pied vers notre hôtel-môtel-auberge en longeant la mer.
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