J’ai toujours aimé prendre le train. Avant-même de prendre le train pour la première fois, j’savais que j’aimerais ça. Mes seules expériences jusqu’à présent avaient été avec AmTrak, le réseau ferroviaire américain, pour partir de Montréal vers New York et en revenir. Quand la compagnie Le Boat m’a proposé de venir faire un tour de bateau sur le canal Rideau et m’a offert de me rendre en Ontario en train, le sourire m’a fendu jusqu’aux oreilles!
Le plan, initialement, c’était de partir de Québec très tôt le matin pour arriver, au final, à Smith’s Falls en début de soirée. Ça faisait une longue journée, mais ça me tentait. Pis là, j’ai allumé : entre Québec pis Montréal, y’a des gares, non? J’ai commencé à regarder la carte du réseau pour réaliser que le train faisait un arrêt à Drummondville. Dans les faits, pour moi qui pars de Trois-Rivières, c’était pas beaucoup moins long pour m’y rendre – j’ai sauvé un gros 15 minutes. Reste qu’au lieu de me pointer à la gare à 8h30, je devais y être pour 10h30 – ÇA, ça fait une différence! En plus, en partant d’une plus plus petite ville, j’ai pas eu à payer le stationnement. Bref, c’est une bonne idée de bien regarder toutes les options avant d’acheter son billet!
Donc samedi, 13 juillet, je quitte Trois-Rivières vers 9h, j’arrive vers 10h à Drummondville, je gare ma p’tite voiture gratuitement et j’attends, jusqu’à ce que j’entende « tchhhouuuu tchhouuuuu ». J’ai des petits papillons dans l’ventre. C’est niaiseux ein, j’ai l’air d’une enfant, mais en même temps, c’est vrai pis ça me plaît. Le jour où je vais arrêter d’avoir des papillons dans le ventre quand je pars sur un trip, peu importe son ampleur, ben ça va être signe que j’suis due pour un break. Fait que c’est ça ; le train arrive, il chante son « tchou tchou », je ramasse mon backpack, mon sac d’ordi, mon ukulélé et mon équipement photo (on se rappelle que j’suis pas la reine du « voyager léger ») et je me dirige vers le monsieur qui scanne mon billet.
Je prends ma place, comme je m’y attendais il y a beaucoup de places libres à bord. Je m’assieds côté fenêtre, j’ajuste mon siège. Il y a beaucoup de places pour les jambes – presque trop pour moi! Je sais pas trop quoi faire de toute cette espace. La première partie du voyage passe très vite. On passe par St-Hyacinthe, St-Lambert, pis on arrive assez vite à Montréal. La dame qui a réservé mon billet de train m’avait dit que je devais récupérer mon billet pour les autres segments au comptoir de Montréal. C’est ça qui est l’fun avec le train, c’est que les petites gares sont toutes simples, et les grandes gares, elles, sont super bien faites et c’est facile de s’y retrouver, contrairement aux aéroports. Je me dirige donc vers le comptoir, je donne mon nom et une carte d’identité, et la dame me remet mes billets en me disant que le Salon Affaires se trouve juste là-bas, en face. Le Salon Affaires? Je regarde mon billet, et je vois « Business Class »! Ah ben torieux, j’ai été surclassée! Ça c’est vraiment cool!
Mes 4 bagages et moi-même on va s’installer dans le salon. Super facile pour entrer : je présente mon billet, on me souhaite la bienvenue. C’est tout! Bon, quand j’arrive c’est un peu le chaos. Un train part dans quelques dizaines de minutes en direction d’Ottawa, et le salon est plein à craquer – aussi bien que j’ai du mal à trouver une place assise. Mais la situation se règle rapidement quand, dans le haut-parleur, on appelle les passagers. À notre disposition : fauteuils confortables, boissons non-alcoolisées (libre-service), machines à café avec plusieurs variétés (et il est bon!), revues spécialisées sur toutes sortes de sujets intéressant. Je passe donc une heure à relaxer avant de repartir, cette fois-ci vers Kingston!
Je monte donc à bord du wagon numéro 1, tout à l’avant de la grosse machine. Un jeune homme Français m’accueille, il sera à bord du wagon avec nous tout au long du trajet qui durera environ 3 heures, 3 heures et demi. J’ai la chance d’être assise seule à une table de 4, généralement dédiée aux groupes qui voyagent ensemble. La table est très bien faite, avec une partie qui se replie pour laisser plus de place devant soi. Les sièges sont tout aussi confortables qu’en classe Économie. J’installe donc mon laptop pour commencer à travailler un brin, et bonheur : une prise de courant se trouve entre chaque siège! Ça, on aime! Deuxième test : le WiFi. Bien honnêtement, je suis franchement surprise! Je peux écouter des vidéos, surfer en masse sur le web et aucun problème à signaler. En passant, les prises électriques et Internet sans-fil sont disponibles partout dans les trains, peu importe la classe.
Le service en Business est impeccable. Sitôt assise, le jeune homme vient me voir pour m’expliquer le fonctionnement de la sortie de secours qui est juste à côté de moi puis me propose un rafraîchissement. Pour le moment je m’en tiens à un verre d’eau qu’il me sert avec une petite collation. Plus tard, c’est le repas qui arrive. Trois choix s’offrent à moi, j’opte pour les cannelonis… Bon, ce n’est pas de la haute gastronomie, mais hey, c’est un repas gratuit! Et je dois dire que le petit pain aux olives est vraiment sur la coche! Je prends mon lunch accompagné d’une bonne bière artisanale locale dont le nom m’échappe, incluse aussi.
Le train prend un peu de retard pour cause de trafic ferroviaire (ben oui, ça a l’air que ça existe!) et mon escale à Kingston est donc raccourcie ; je n’ai que 15 minutes. Mais encore une fois, rien de stressant. La gare est petite, je passe d’une plateforme à l’autre, j’embarque dans le « nouveau » train, toujours dans le wagon numéro un en Classe Affaires. Même service impeccable : un monsieur francophone m’accueille, ce qui me surprend agréablement puisqu’on est rendus en Ontario. Le trajet ne dure qu’une heure vers Smith’s Falls, mais il m’offre quand même un petit digestif avant d’arriver. J’allais dire non, mais il me dit les mots magiques « Bailey’s sur glace, peut-être? » … Pas le choix de dire oui!
J’aboutis donc, 7 heures plus tard, à la petite gare de Smith’s Falls qui ressemble étrangement à celle de Drummondville. Mon avis général? Bravo Via Rail! C’est un oui sur toute la ligne! Concernant la Classe Affaires, à mon humble avis, ça dépend vraiment du tarif à laquelle elle est offerte versus le temps passé dans le train et dans les gares. Ça dépend aussi si les gares où ont lieu les escales ont des Salons Affaires, parce qu’on en trouve seulement dans les plus grosses. Je ne paierais pas 100$ pour un aller sans escales entre Montréal et Ottawa, mais c’est définitivement à considérer pour les trajets un peu plus longs!
N’oubliez pas que votre conseiller en voyages peut vous aider à réserver vos billets de train même au Canada et au même tarif que ce que vous voyez sur le web! Pourquoi se passer des services d’un pro quand c’est gratuit? Bon voyage, tchou tchouuuu!
Comments